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L’Epreuve du feu,
de Magnus Dahlström

2012

« Plus ou moins la fin du monde sur ton visage »

Thomas Bernhard 

L’Epreuve du feu, c’est une allumette suédoise. Quand on la frotte, ça brûle. Ça peut faire mal, mais ça crée aussi de la lumière. De la lumière sur quelque chose en nous de terrible, un visage que nous n’aimons pas toujours regarder. Un de ceux que seule une allumette suédoise permet d’éclairer.


« Je me touche le visage, je pose mes mains comme ça, et c’est comme du caoutchouc – malléable comme de l’argile ou de la matière plastique fondue. Quand je bouge les mains, mon visage change – je fais comme ça et mon visage se transforme. Ça devient quelqu’un d’autre. Puis quelqu’un d’autre encore, différentes personnes. Plusieurs. Puis je remets tout en place et à la fin j’ai de nouveau l’air d’être moi-même. » (extrait)

— Générique

L’Epreuve du feu, de Magnus Dahlström
traduit du suédois par
Terje Sinding

mise en scène Guillaume Béguin

jeu Fiamma Camesi, Fred Jacot-Guillarmod, Piera Honegger, Joël Maillard, Jean-François Michelet, Marie-Madeleine Pasquier, Anne-Frédérique Rochat, Matteo Zimmermann

scénographie Sylvie Kleiber

lumière et direction technique Dominique Dardant

assistanat à la mise en scène Florence Ineichen

costumes Karine Dubois

maquillage et coiffure Sorana Dumitru

construction du décor Copeaux d’abord, Thierry Bessire

training Coco

photos Catherine Meyer

vidéo Radu Zero

production déléguée Laure Chapel, Lili Auderset – Pâquis production
presse Pierre-Yves Walder

production Compagnie de nuit comme de jour

coproduction PRAIRIE, modèle de coproduction du Pour-cent culturel Migros en faveur de compagnies théâtrales innovantes suisses, GRU/Théâtre du Grütli, Genève, Centre de Culture ABC, La Chaux-de-Fonds, Arsenic, Lausanne

avec le soutien de Ville de Lausanne, Loterie Romande, Pro-Helvetia – Fondation suisse pour la culture, Ville de la Chaux-de-Fonds, Canton de Neuchâtel, Ernst Göhner Stiftung, Corodis, BCN – Fondation culturelle, Banque Pictet

remerciements spéciaux à Marie-Rose Blomgren, Nicole Borgeat, Pierre Maillet

remerciements Arc-en-Scènes, Marie Béguin, Jean-Michel Carrat et le Théâtre de l’Orangerie, Gaël Chapuis, La Cité, Sarah et Victor Diaz, Alexa Gruber, John-Michael Schaub

L’Epreuve du feu est publié aux Editions Les Solitaires Intempestifs

— dates

Centre de Culture ABC
Au Temple Allemand
du 23 au 25 mars 2012
www.abc-culture.ch

GRÜ/Théâtre du Grütli
du 17 au 21 avril 2012
www.grutli.ch

Théâtre Arsenic
Saison Sans Théâtre Fixe
du 27 avril au 6 mai 2012
www.arsenic.ch

— Photos du spectacle

© Catherine Meyer

— vidéo

Note d’intention

Les personnages de L’Epreuve du feu marchent. Ils longent. Ils ne se regardent jamais en face. Ils sont allés très loin. Ils se tournent autour. Ils s’esquivent. Ils se rapprochent dangereusement du moment où tout pourrait basculer. Ils regardent là où il fait gris. Ils regardent là où on ne pleure plus. Ils traînent leur corps dans des lacs gelés. Pourtant, indifférents ou apathiques, ils n’ont ni chaud ni froid.

Moi, j’ai froid. J’ai froid lorsque je les écoute me raconter leurs crimes.

On ne naît pas « humain ». On le devient. L’humanité n’est pas donnée avec la naissance. Sans cesse, on la construit, sans cesse, elle crève, sans cesse on cherche en nous pour elle une nouvelle terre. Les crimes les plus terribles ont été commis. Et cela continue. Sans cesse, de nouveaux génocides. Sans cesse, des crimes, mêmes domestiques, mêmes minuscules. Qu’y a-t-il tout au fond de nous-mêmes ?

Moi, j’ai froid. Tout au fond de moi, j’ai froid.

Les personnages de L’Epreuve du feu ne se prennent ni pour des victimes ni pour des bourreaux. Ils ont fait, ils ont commis. C’est tout. Il n’y a pas de parce que. Il n’y a pas de circonstances atténuantes. Ils ne sont pas malades. Ils sont comme en-dehors. En eux, il n’y a plus de terre.

Moi j’ai froid. Pour le moment, j’ai froid. J’ai froid, parce que j’ai peur de perdre ce qui précisément est capable en moi de « frémir ».

« Il y a [dans le théâtre] comme dans la peste une sorte d’étrange soleil, une lumière d’une intensité anormale où il semble que le difficile et l’impossible même deviennent tout à coup notre élément normal », écrivait Artaud. Le difficile et l’impossible nous font face sur la scène. Ce qu’on refuse parfois de voir. Ce qui traîne à un endroit bizarre. Ce qui n’a pas vraiment de visage, ou alors un visage si épouvantable qu’on ne peut le regarder plus de quelques secondes. Nous-mêmes, en quelque sorte. Tout à coup c’est là. J’ai froid. Le soleil est noir. Je me regarde, et c’est une étrange expérience.

Guillaume Béguin, décembre 2011

— dates

Centre de Culture ABC
Au Temple Allemand
du 23 au 25 mars 2012
www.abc-culture.ch

GRÜ/Théâtre du Grütli
du 17 au 21 avril 2012
www.grutli.ch

Théâtre Arsenic
Saison Sans Théâtre Fixe
du 27 avril au 6 mai 2012
www.arsenic.ch

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